Paul Atkins validé à la tête de la SEC : Trump marque un point stratégique

Il y a des nominations qui passent inaperçues, comme ces éclipses qu’on manque faute de lever les yeux au bon moment. Et puis il y a celles, comme celle de Paul Atkins à la tête de la SEC, qui font grincer les rouages du pouvoir, frémir les marchés et froncer quelques sourcils côté régulateurs. Un changement de cap sous fond de tensions crypto. Bienvenue dans les coulisses d’un virage qui pourrait bien rebattre les cartes de la régulation financière américaine.

Un nouveau visage à la SEC : Atkins, l’alternative à Gensler ?

Le 3 avril dernier, dans l’ambiance feutrée du Dirksen Office Building, Paul Atkins a franchi une étape décisive : la commission bancaire du Sénat l’a validé à 13 voix contre 11. Ce nom n’est pas tombé au hasard du chapeau présixdentiel : il incarne une vision bien différente de celle de Gary Gensler, son prédécesseur redouté dans l’industrie crypto pour sa politique du bâton, plus que de la carotte, un changement salué par l’industrie des cryptos .

Tim Scott a vanté la nomination comme une promesse de « clarté » pour les actifs numériques. Un mot qui fait rêver dans un secteur souvent embourbé dans des méandres juridiques. 

Mais pour Elizabeth Warren, Atkins serait plutôt le sésame pour des « escrocs milliardaires », à l’image de Bankman-Fried ou d’Elon Musk. Rien que ça.

Pendant que certains savourent ce souffle nouveau , d’autres s’inquiètent déjà. Mark Uyeda, nommé président par intérim après le départ express de Gensler le 20 janvier (pile le jour de l’investiture de Trump), a discrètement abandonné plusieurs poursuites contre des entreprises crypto… dont certaines proches du cercle présidentiel, comme Ripple Labs. 

Le décor est planté, les cartes redistribuées, et certains visages bien connus – Musk en tête – auraient même désormais accès aux systèmes internes de la SEC. Une petite révolution silencieuse.

• Nomination validée de justesse par 13 voix contre 11 au Sénat ; 
• Tim Scott promet plus de lisibilité pour les crypto-actifs sous Atkins ;
• Elizabeth Warren dénonce un soutien aux élites crypto les plus controversées ;  
• La SEC abandonne des poursuites emblématiques comme celle de Ripple Labs ; 
• Des proches de Trump et Musk auraient désormais accès aux systèmes internes de la SEC.

Stablecoins et conflits d’intérêts : le spectre de World Liberty Financial

Mais l’histoire ne s’arrête pas à une simple passation de pouvoir. Elle se poursuit dans les couloirs de l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), où le projet USD1, un stablecoin émis par World Liberty Financial (WLFI) – la crypto-firme adossée à la famille Trump – fait couler beaucoup d’encre et monter quelques tensions artérielles.

Dans une lettre adressée fin mars, plusieurs sénateurs ont exprimé leurs craintes de voir Trump interférer directement dans la régulation du projet. 

Et si l’OCC, poussé dans le dos par la Maison Blanche, finissait par faciliter le lancement de ce stablecoin sans garde-fous ? La crainte d’un monde où les régulateurs deviennent des passoires pour intérêts privés prend forme.

Coinbase n’est pas en reste. L’entreprise, coactionnaire de USDC, a clairement laissé entendre qu’elle écarterait Tether si une loi sur les stablecoins venait à être votée dans les termes actuels. 

Une posture qui, pour Nic Carter, rappelle les manigances de SBF : « La capture réglementaire est un poison », tranche-t-il.

Et puis, il y a cette phrase de George Selgin, chercheur au Cato Institute, qui résonne comme une mise en garde :  

Peu importe qui capture qui : si une régulation nuit à l’intérêt général, alors elle est problématique.

• Le stablecoin USD1 de la famille Trump inquiète les sénateurs américains ;  
• Risques d’ingérence de Trump dans les décisions de l’OCC pointés dans une lettre officielle ;  
• Coinbase soupçonné de vouloir éliminer Tether via une régulation sur-mesure ;  
• L’ accusation de capture réglementaire se renforce au cœur des décisions politiques ;  
• Des voix appellent à créer un organisme indépendant pour surveiller les régulateurs.

Le monde crypto américain semble avoir trouvé son nouveau narrateur… et ce n’est pas un rêveur. Paul Atkins , avec son profil business-friendly et sa proximité avec des figures polarisantes, amorce une ère plus conciliante – ou plus permissive – pour les actifs numériques. Mais entre ambitions politiques, jeux d’influence et querelles autour des stablecoins, la SEC pourrait bien devenir un terrain miné.