Sur Ethereum, la guerre des bots fait rage. Ces derniers s’affrontent sur un champ de bataille 2.0 et n’hésitent pas à dépenser des centaines de milliers de dollars en frais pour s’emparer des meilleures opportunités on-chain. Le phénomène est tel, que le bot de MEV jaredfromsubway est devenu le plus gros consommateur de gas sur Ethereum.
210 ETH dépensés dans le gas en 24 heures
L’adresse liée à l’ENS jaredfromsubway.eth est bien connue des chercheurs on-chain. En effet, il s’agit de l’un des bots de MEV les plus actifs d’Ethereum.
Son activité est telle, qu’au cours des dernières 24h l’adresse a dépensé pas moins de 216 ETH dans les frais de gas. Cela représente la modique somme de 834 000$ et 1,57% de l’ensemble des frais de gas dépensés sur cette période.
Cela fait de jaredfromsubway.eth l’entité qui a dépensé le plus d’ETH en gas au cours des dernières 24 heures et de loin. En effet, la deuxième adresse ayant dépensé le plus de gas a dépensé l’équivalent de 33 ETH, soit 6 fois moins.
Depuis le lancement de ce bot en février 2023, l’adresse a dépensé un total de 75 916 ETH, soit l’équivalent de 175 millions de dollars.
Bot MEV : une activité rentable, mais hautement compétitive
En pratique, ce bot opère dans le domaine de la MEV. La MEV, pour Maximal Extractable Value, est une pratique qui vise à manipuler l’ordre ainsi que l’inclusion des transactions pour maximiser la valeur des blocs.
Ainsi, ces bots vont s’adonner à diverses stratégies telles que :
- Le front running : qui vise à glisser une transaction avant une autre transaction afin de profiter de l’impact de cette dernière sur le marché ;
- Le back running : l’inverse du front running, qui vise à glisser une transaction après la transaction cible ;
- Le sandwiching : qui consiste à placer une transaction avant et après une transaction cible.
Ces bots vont automatiquement détecter des opportunités on-chain et réaliser les transactions adéquates pour extraire la valeur.
Cependant, ce domaine est extrêmement compétitif, particulièrement sur Ethereum. Les développeurs de ces bots se livrent une bataille d’optimisation de leur code, où chaque milliseconde gagnée peut offrir un avantage crucial.
De plus, la compétition se joue aussi sur les frais de transaction. Un code mieux optimisé consomme moins de gas, permettant à son opérateur d’allouer plus de gas pour garantir que sa transaction passe avant les autres, tout en assurant la rentabilité de la manœuvre.
Cela créer des situations rocambolesques, comme ce bot qui en novembre dernier a dépensé 527 000$ de frais pour réaliser 260$ de profits sur sa transaction de MEV .